Les enseignants et les intervenants vous le diront, les comportements d’opposition en milieu scolaire représentent d’importants enjeux au sein du métier. Qu’ils soient passagers ou persistants, ces comportements peuvent nuire à l’apprentissage des jeunes, à la relation enseignant-élève, ainsi qu’au climat scolaire. De cette manière, comprendre les fondements de l’opposition et adopter des stratégies d’intervention probantes se voit essentiel pour y faire face de manière constructive.
Une intervention éducative et préventive
C’est sans surprise qu’on constate que l’efficacité des interventions auprès des jeunes trouve son apogée de manière prépondérante au sein de stratégies éducatives et préventives, au détriment des approches davantage punitives. Lorsqu’on souhaite qu’un jeune modifie son comportement, l’enseignement explicite des comportements attendus constitue un levier majeur. Il s’agit de modeler clairement les comportements attendus, de les faire pratiquer de manière guidée, puis de manière autonome. Cette approche repose essentiellement sur la clarté, la constance, la cohérence et les effets des attentes et des interventions.
Le soutien au comportement positif s’inscrit dans cette même lignée, mettant l’accent sur la prévention des écarts de conduite par un encadrement structurant et bienveillant. Cela inclut la réduction du nombre de règles (en priorisant les plus pertinentes), la formulation positive des attentes (fait X plutôt que ne fait pas Y) et l’application systématique de renforcements positifs lorsque le comportement souhaité est adopté (c’est tellement agréable quand X Y Z !).
Quelques stratégies concrètes et différenciées
Les directives adressées au jeune doivent être données de manière claire, brève et affirmée, accompagnées d’un contact visuel et d’un vocabulaire adapté. Il est également conseillé d’éviter l’argumentation alimentant le cycle d’opposition (qui, parfois, surgit involontairement), et d’utiliser la technique du « disque rayé » pour répéter calmement la consigne. L’enseignant peut aussi prévoir un nombre fixe de répétitions (ex. : trois consignes) avant d’appliquer une conséquence.
À travers ces interventions, il est essentiel de distinguer le comportement du jeune de sa personne : il faut cibler ce qui doit être modifié tout en maintenant la relation. La protection de cette relation passe par des conversations courageuses, l’accueil de la différence et la reconnaissance des bons coups. Les routines et l’annonce des transitions sont également des éléments clés pour rassurer les élèves et diminuer leur anxiété, qui peut être une cause d’opposition.
Il importe de garder à l’esprit que ces comportements sont souvent des signaux de détresse. En les abordant avec empathie, compétence et rigueur, le personnel scolaire peut non seulement réduire les perturbations en classe, mais aussi contribuer activement au développement socioaffectif et à la réussite scolaire de l’élève.
L’importance d’une approche systémique
L’intervention auprès des comportements d’opposition ne peut reposer uniquement sur l’enseignant. Elle requiert l’implication de tous les adultes signifiants dans la vie de l’élève (le plus possible) : parents, intervenants, direction. Un partenariat étroit permet d’uniformiser les attentes et de soutenir le jeune dans ses efforts de changement, représentant un élément clé dans l’efficacité d’une intervention. La cohérence entre le milieu scolaire et familial est un facteur protecteur déterminant.
Peu importe notre formation, l’intervention auprès des jeunes qui émettent des comportements d’opposition peut être complexe. Si vous avez besoin de support, vous pouvez faire appel aux services de soutien parental avec Karine Hammel, psychoéducatrice, ou encore nous contacter pour un appel découverte gratuit afin de clarifier votre démarche.