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L’identité sexuelle à l’adolescence

Bien des parents d’ado trouvent que la question de l’identité sexuelle est rendue bien plus compliquée qu’elle l’était dans leur temps.

Que se rappellent-ils de leur propre recherche d’identité sexuelle? Ils avaient à choisir entre deux catégories majeures : être normal, c’est-à-dire suivre le modèle de relation monogame-hétérosexuelle ou être déviant, ce qui inclut pas mal tout le reste. Pourtant, de nos jours, l’identité sexuelle est perçue comme un concept beaucoup plus complexe. On sépare maintenant l’identité sexuelle de l’orientation sexuelle, de l’expression de genre et du sexe biologique.

Beaucoup s’accordent pour dire que cette révolution est quelque chose à saluer. Les gens sont plus libres d’être mieux dans leur peau et de chercher une relation qui répond davantage à leurs besoins. Toutefois, cette situation amène aussi des complications. Entre les parents, qui peuvent parfois avoir du mal à se défaire des idées reçues depuis l’enfance, et les jeunes qui peuvent ne plus savoir où se donner de la tête, il semble nécessaire de prendre un petit pas de recul.

Une société hétéronormative ?

Si l’envie vous en dit, vous pouvez faire un test. La prochaine fois que quelqu’un vous demande si vous êtes en relation amoureuse sans connaître explicitement votre orientation, portez attention à la formulation. Très souvent, ce sera « Est-ce que tu as un chum ? » si vous êtes une fille, « une blonde? » si vous êtes un garçon.

C’est ce qu’on appelle l’hétéronormativité, la croyance souvent subtile que l’hétérosexualité est la norme. En pratique, cela veut dire qu’on a tendance à assumer que la personne en face de nous est attirée exclusivement par le sexe opposé à moins d’une incitation directe à croire le contraire. Cette façon de penser est présente dans plusieurs sphères de notre culture (cinéma, publicités commerciales, etc.) et est généralement nuisible aux minorités sexuelles. Pour en revenir à l’exemple précédent, vous pourriez donc remplacer les questions traditionnelles par : « As-tu un partenaire ? » ou « Es-tu en couple ? ».

Du côté des ados

L’adolescence est une période propice à la formation de l’identité. L’enjeu de la sexualité est donc souvent bien présent dans la vie des jeunes. À l’âge des premiers amours, c’est normal de se demander ce qui nous attire spécifiquement.  Si vous avez des questionnements ou des doutes, pas besoin de paniquer. Il est parfaitement normal que la réponse ne vienne pas automatiquement. Elle peut même évoluer ou se modifier avec le temps et les expériences. Certaines personnes arrivent à l’âge adulte avec encore des questions sur leur orientation, il ne s’agit pas d’une course.

Il est aussi possible que la peur du rejet soit bien présente, surtout si le milieu de vie ne se montre pas tellement ouvert aux minorités sexuelles. Si vous vous sentez isolé, rappelez-vous qu’il existe des lignes d’écoute et des groupes de soutien qui peuvent aider en cas de craintes ou doutes.

Sortir du placard, comme on dit, n’est pas toujours facile. Pour beaucoup, c’est une grande étape dans leur processus d’identification et d’acceptation de soi. Il est donc compréhensible de craindre particulièrement le rejet de sa propre famille ou les commentaires désobligeants. De l’autre côté, garder cela secret risque de créer un profond malaise à long terme. Ainsi, à moins d’avoir des raisons de craindre des réactions particulièrement négatives, il vaut habituellement mieux être franc avec ses parents à ce sujet, quitte à attendre un peu pour l’occasion propice. Sinon, il serait avisé de chercher du soutien auprès de proches plus réceptifs ou de professionnels.

Notez que les parents peuvent réagir mal à ce type d’annonce par crainte qu’être différent nuise à l’enfant (rejet des pairs, isolement, difficulté de trouver un partenaire, intimidation à l’école, etc.). Dans ce cas, ils devraient être ouverts à la discussion. Après tout, ils agissent ainsi parce qu’ils s’inquiètent de votre bien-être, même si cela paraît malavisé.

Du côté des parents

Pour certains parents, apprendre que son enfant est homosexuel, bisexuel ou encore qu’il se questionne sur son identité sexuelle peut être renversant. Si vous pensez avoir des préjugés ou une image négative par rapport aux sexualités « non conventionnelles », simplement faire le premier pas pour vous informer et apprendre à ce sujet peut signifier beaucoup pour votre jeune et réduire les risques de conflits.

Parlez-en avec votre enfant, attardez-vous à comprendre comment il se sent dans cette situation et ce qui l’a porté à cette conclusion. Tâchez surtout de ne pas dénigrer ses sentiments ou de l’infantiliser. Dire qu’il ne sait pas de quoi il parle ou qu’il est trop jeune pour savoir ce qui l’attire est particulièrement insultant pour quelqu’un en train de former son identité. Dans le pire des cas, s’il a effectivement tort, il finira quand même par trouver la réponse qui lui convient.

Le plus important reste que votre enfant puisse s’épanouir à travers des relations, amoureuses ou non, sécuritaires et respectueuses qui lui apportent du bonheur.

 

Alexandra Légaré, étudiante au baccalauréat en psychologie

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