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Temps des Fêtes : des solutions au rigodon de la privation

Être une nutritionniste pendant les soupers du temps des Fêtes laisse souvent place à de curieuses situations. Entre tante Martine* qui aimerait que j’appose mon sceau santé sur sa recette de salade de quinoa et mes cousins stupéfaits de me voir me diriger vers le buffet de desserts, on me présente chaque année – sans que je ne les demande ! – mille excuses pour des choix qui semblent diététiquement imparfaits.

« Ah, ça, je m’en permets juste à Noël… »

« Je me contrôle toute l’année, un soir, ce n’est pas trop grave, hein ? »

Alors que les magazines et émissions culinaires nous bombardent depuis novembre de recettes décadentes, j’assiste comme tout le monde, la veille du jour de l’an, au traditionnel malaise national : entre deux segments d’Infoman, les rires s’estompent et les mains se figent dans les bols de chips alors qu’une première annonce publicitaire nous offre un prix imbattable pour un appareil de remise en forme qui promet de venir enfin à bout de nos kilos en trop, auxquels se sont ajoutées quelques saucisses cocktail pendant le dernier mois.

Un peu étourdissant comme rigodon, n’est-ce pas ? S’il teinte année après année mon expérience du temps des Fêtes, c’est sans doute qu’il peut nous apprendre beaucoup sur la relation que nous entretenons, comme société, avec la nourriture. Mon impression, généralement, est que cette relation ne laisse place qu’à peu de nuance.

En effet, lorsque l’on demande aux gens d’expliquer dans leurs mots ce qu’est une saine alimentation, des aliments bien précis illustrent souvent leurs propos. Deux catégories semblent se dessiner. D’un côté, les « bons » aliments que l’on devrait consommer, comme la salade de tante Martine, évoquent spontanément la vertu. De l’autre, les « mauvais » aliments, comme les chips du 31 décembre, nous semblent généreusement assaisonnées de plaisir, mais ont un petit arrière-goût de culpabilité…

Pour des personnes préoccupées par la qualité de leur alimentation ou par leur poids, il devient alors difficile, dans une période de célébrations, de pleinement profiter des moments partagés sans ressentir un certain stress face aux repas festifs. Pourtant, il faut souligner qu’aucun aliment n’est, en soi, bon ou mauvais. Chaque aliment vient avec ses qualités et ses défauts nutritionnels, avec son goût, source de plaisirs variés, avec sa texture et son apparence qui le rendent unique, avec son odeur, qui souvent évoque de lointains souvenirs et émotions, et avec ses fonctions culturelles (tourtière du Lac, je parle de toi!). Or, lorsqu’on ne s’attarde qu’à l’aspect nutritionnel des aliments, on court le risque de se sentir peu satisfait à tous les autres égards.

Plusieurs parents en auront déjà fait, bien malgré eux, l’expérience : interdisez à un enfant de consommer du chocolat pendant une certaine période, puis laissez-le manger tout ce qu’il souhaite lors d’un rassemblement de Pâques. Un gros mal de ventre risque d’en résulter, n’est-ce pas ? Chez les adultes comme chez les enfants, le processus est le même. Lorsque nous nous sentons privé parce que l’objet de nos désirs est interdit, cet objet n’en devient que plus attirant. Il y a fort à parier que lorsqu’il deviendra disponible, nous n’y iront pas de main morte ! Sans compter que le sucre à la crème de grand-maman n’est disponible qu’une fois par année… En voulant trop manger selon ce que notre tête nous dicte, on se place sans le vouloir sur une voie qui mène immanquablement aux débordements.

Il est pourtant possible de traverser cette période de l’année sans laisser trop de place aux inquiétudes alimentaires. Pour ce faire, je crois que la première et plus importante étape est de dire non à la privation. En vous servant à manger, prenez-le temps de vous demander :

« Ai-je envie d’aliments chauds ou froids ? »

« Quelles saveurs, couleurs et textures ai-je envie d’ajouter à mon assiette ? »

« Qu’est-ce qui m’apportera le plus de satisfaction ? »

Ayez comme règle d’or de choisir des aliments que vous aimez et d’en savourer pleinement chaque bouchée. Lorsque vous sentirez que vos sens auront été satisfaits et que votre corps sera rassasié, arrêtez-vous, car le plaisir de manger est d’autant plus intense lorsque l’on respecte les signaux que notre corps nous envoie. N’ayez crainte, il sera toujours possible de demander les recettes ou les restants des mets pour lesquels votre appétit aura été insuffisant.

Profitez pleinement des plaisirs gustatifs qu’apporte le temps de Fêtes, et surtout, des moments précieux partagés avec les êtres qui vous sont chers. Si vous souhaitez outiller votre famille dans le développement d’une saine relation avec la nourriture, les nutritionnistes de la clinique MANA peuvent vous accompagner.

L’équipe de la clinique MANA vous souhaite un temps des Fêtes ressourçant et des moments empreints de plaisir avec votre famille !

 

– Par Myriam Landry, nutritionniste

 

* Martine est un nom fictif. Je salue chaleureusement mes tantes, qui sont d’excellentes cuisinières !

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