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L’anxiété de performance scolaire : un perfectionnisme maladif?

L’anxiété de performance scolaire : un perfectionnisme maladif?

Par Catherine Meloche, Jacinthe Paré et Jérome Thibeault, ambassadeurs Parl’Ado

Avoir le trac avant un exposé oral, c’est normal.

Avoir les mains qui tremblent légèrement avant un examen important, c’est normal.

Mais, ressentir un état de stress prolongé, des pensées négatives et envahissantes.

Avoir l’impression que ton corps se détériore avant un examen ; ça, ce n’est pas normal.

C’est ce qu’on appelle de l’anxiété de performance.

Ce terme se définit comme suit : un sentiment de stress intense lié à des épreuves d’évaluation et/ou de compétences manifestées par une peur intense de l’échec, du jugement ou de l’embarras de décevoir et de ne pas être à la hauteur (Lupien, 2018).

L’anxiété de performance c’est la crainte exagérée de l’échec lors de situations qui exige un aspect de performance. 

Comment cette problématique se présente dans le quotidien?

Prenons l’exemple fictif de Mégane et son amie Sarah afin de mieux comprendre les manifestations de l’anxiété de performance.

Mégane a toujours été tourmentée à l’égard de ses résultats scolaires. Lors d’un examen, elle est angoissée par la possibilité de subir un échec et éprouve un besoin compulsif d’exceller dans tous ses cours.

Le matin de l’évaluation, avant de se diriger vers l’école, Mégane semble manquer de souffle. Elle se sent étourdie, elle craint même de mourir : elle vit une crise de panique. Elle n’arrive pas à pallier sainement son anxiété.

En effet, Mégane se distance de son entourage et son hygiène de vie laisse à désirer. L’anxiété exprimée par Mégane est également amplifiée par la comparaison sociale.

Par exemple, Sarah, sa meilleure amie, obtient régulièrement des notes supérieures. Mégane se renferme alors sur elle-même et elle redouble d’efforts pour les prochaines évaluations, bien que ceux-ci soient non nécessaires.

Du côté de Sarah, celle-ci ressent un stress à l’égard des évaluations. Toutefois, malgré son angoisse élevée avant son examen, elle témoigne de bonnes capacités d’adaptation. À travers le sport, elle gère son anxiété. Elle se tourne vers ses parents et ses amis pour du réconfort. Elle est également en mesure de prendre du recul et de lâcher prise lorsqu’elle reçoit de mauvaises notes.

Comme vous pouvez le constater, Sarah semble mieux tolérer son anxiété liée à la performance.

Les facteurs qui influence l’anxiété de performance

Reprenons l’exemple fictif de Mégane et Sarah afin d’illustrer comment le soutien social peut influencer le niveau d’anxiété de performance. Mégane a toujours été encouragée à suivre les pas de ses parents, les deux ayant un emploi prestigieux. Leurs attentes la tiraillent énormément. Ses échecs sont mal reçus à la maison ; ils sont même critiqués.

Sarah, quant à elle, semble avoir le contrôle sur ses décisions scolaires futures et ne ressent pas de pression de la part de ses parents. Ces derniers perçoivent ses erreurs comme un apprentissage essentiel à son développement. En ce sens, ils prodiguent un soutien inconditionnel, quelle que soit la note obtenue.

Assurément, vous pouvez remarquer que Sarah reçoit un soutien parental positif, ce qui agit comme un facteur de protection pour réguler son anxiété face à l’école. En comparaison, Mégane, sous les attentes exigeantes de ses parents, pourraient faire face à plus de difficultés.

Qu’en est-il des intervenants et des professeurs ? Est-ce que le système scolaire est bien équipé afin de soutenir les jeunes qui en ressentent le besoin?

Désengagement involontaire

Le manque de soutien et le manque d’écoute de la part du personnel scolaire à l’égard des enjeux de santé mentale sont un sujet qui a été soulevé plus d’une fois par les jeunes. En effet, les élèves semblent peu au courant des ressources offertes dans leur établissement scolaire et peuvent sentir un certain malaise à avoir recours à l’aide de professeurs ou de professionnels.

De plus, certains élèves rapportent ne pas juger leurs problématiques « assez graves » pour solliciter un soutien. Toutefois, il est important que ces jeunes sachent qu’aucune raison n’est considérée mauvaise pour consulter.

De nos jours, le mot « anxiété » est largement utilisé, ce qui fait que certains élèves croient qu’un stress continu sur une base régulière est tout à fait habituel (bien que ça ne le soit pas !). L’anxiété vécue dans les situations d’évaluations est banalisée, et la recherche d’aide peut sembler inutile.

Conclusion – Conseil de la professionnelle Stéphanie Gagnon, psychoéducatrice MANA

Il est tout à fait normal de ressentir du stress face à une situation d’évaluation. Bien dosé, le stress est même positif, car il permet de nous mobiliser face à cette situation[1].

Toutefois, voici les signes à surveiller qui démontrent que votre stress a peut-être, sournoisement, laissé sa place à une anxiété de performance :

  • Vous vous faites constamment des scénarios catastrophes dans votre tête sur vos performances.
  • Votre malaise se fait ressentir plusieurs jours avant le moment de l’évaluation.
  • Vous n’avez jamais l’impression d’en faire suffisamment.
  • L’anxiété prend une place telle qu’elle empiète sur votre équilibre de vie : vous ne sortez plus avec vos amis, vous ne vous permettez plus de faire des choses que vous aimez, vous dormez moins longtemps et votre sommeil est perturbé, vous ne prenez plus le temps de bien manger, etc. 
  • L’anxiété semble affecter vos capacités cognitives : difficultés à vous concentrer ou à maintenir votre attention, perte de mémoire, impression de figer, etc.

Une personne vivant avec de l’anxiété de performance peut étudier toujours plus, voire excessivement, en se disant que c’est ce qu’il faut pour avoir les meilleurs résultats possibles. Mais attention! Cela donne tout simplement une fausse impression d’avoir plus de contrôle sur la situation.

Une performance optimale ne se mesure pas uniquement pas le nombre d’heures d’étude, mais également par un bon équilibre de vie.

Une soirée de repos ainsi qu’une bonne nuit de sommeil la veille de l’examen seront beaucoup plus efficaces que d’étudier jusqu’aux petites heures du matin, dans le cas où une bonne préparation a déjà été faite préalablement.

Pour finir, si vous faites vous-mêmes de l’anxiété de performance, rappelez-vous que vos résultats académiques ne vous définissent pas.

Vous permettre de vous consacrer à des activités autres que scolaires vous aideront à reconnaître et apprécier votre valeur autrement.

Auteurs :

Catherine Meloche, Jacinthe Paré et Jérome Thibeault, ambassadeurs Parl’Ado.

Collaboration :

Alexia Girard et Laurianne Dupuis, étudiantes au secondaire

Références

Lupien, S. (2018). Performance Anxiety in Youth. Mammoth magazine. https://tuaslederniermot.com/en/performance-anxiety-in-youth/


[1] CSSDM (2021). Comprendre le stress face aux situations d’évaluation. Repéré à https://www.stresshumain.ca/wp-content/uploads/2022/06/Comprendre_son_stress.pdf.

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