À qui en parler, même quand ce n’est pas si grave ?
« Oh, mon Dieu, je suis tellement stressé ! Ça fait une semaine que j’étudie pour l’examen de mathématiques et je n’arrive plus à dormir… Le pire, ce sont mes maux de ventre.
Je pourrais aller voir la TES ou la psychoéducatrice à l’école, mais en même temps ce n’est pas si grave, ma situation. Et puis tant pis, je ne sais même pas comment les contacter ! »
Est-ce un discours familier pour toi ?
Est-ce que ces phrases résonnent en toi ?
Eh bien, tu n’es pas seul…
Plusieurs adolescents subissent les conséquences des défis et de la pression quotidienne (p. ex. la pression scolaire ou la pression des médias sociaux).
Hélas, de nombreux jeunes semblent mal à l’aise à l’idée de demander de l’aide en santé mentale. Pourtant, le fait de minimiser son état, et ce, en s’abstenant et en tentant de régler ses problèmes soi-même, peut aggraver davantage la situation, au bout du compte.
Tu as peut-être entendu dire que les problèmes de santé mentale sont des signes de faiblesse ou de paresse. En réalité, les enjeux de santé mentale sont de réelles conditions qui méritent d’être prises au sérieux.
Tu dois être bien informé des ressources à ta portée et pour comprendre comment elles peuvent t’aider.
Un problème sociétal ?
T’est-il déjà arrivé de te sentir embarrassé, coupable ou même jugé par les gens autour de toi lorsque tu demandes de l’aide ? Si c’est le cas, il est possible que cette situation t’ait démotivé à consulter afin d’être accompagné et épaulé dans tes difficultés.
Toutefois, dans la génération actuelle, les jeunes sont de plus en plus ouverts à parler et à se renseigner sur la santé mentale, ce qui est un puissant levier de changement positif.
La recherche d’aide n’est rien de moins qu’un signe de force et de courage. Admettre que nous avons besoin d’aide représente un pas de géant vers l’avant. Le premier pas pour faire face à ses problèmes peut consister à se confier à un ami ou à une personne de confiance.
C’est une petite action qui pourrait potentiellement améliorer ta qualité de vie, ton bien-être. Bref, maintenant que nous reconnaissons l’importance de demander de l’aide (ou du moins, d’en discuter plus ouvertement), quelles options s’offrent à toi ?
Comment avoir accès à des ressources en santé mentale pour ados ?
L’information par rapport aux endroits et aux personnes-ressources n’est pas toujours claire. C’est donc normal si tu t’y sens perdu !
Dans les écoles, le local de retrait est mieux connu que le local de soutien, et peut même être perçu de manière négative.
Pour tenter d’éliminer les jugements et se sentir à l’aise d’aller chercher de l’aide, il faut que la voix des jeunes soit entendue et que les adultes aillent chercher leur collaboration pour connaître leurs perceptions et leurs besoins.
Si tu as des idées pour ton école, n’hésite donc pas à les faire entendre. Tu peux passer par un adulte de confiance, en parler à un représentant d’élèves ou simplement laisser une suggestion anonyme au bureau d’une ressource de ton école !
Il peut être difficile de trouver la bonne ressource pour t’aider et te repérer dans notre vaste réseau de santé et services sociaux. On en parle à la télé ou dans les pubs sur les réseaux sociaux, mais où se retrouvent-elles pour vrai ?
Ces ressources en santé mentale existent bel et bien.
Voici des idées de ressources accessibles et incontournables pour toi si tu en ressens le besoin :
- Professionnels scolaires (psychologues, infirmières, TES, orthopédagogues, psychoéducateurs, etc.) : Si tu ne te sens pas à l’aise d’aller voir la personne directement ou que celle-ci ne semble jamais disponible, nous t’encourageons à passer par l’enseignant avec qui tu te sens le plus en confiance. Sinon, tu pourrais aussi glisser un petit mot, en ajoutant ton nom, ton numéro de groupe, et indiquer que tu aimerais le ou la rencontrer. N’hésite pas à mentionner que tu aimerais que la prise de contact soit discrète si ça te gêne.
- Tel-Jeunes : Tel-Jeunesest un service gratuit et confidentiel. La prise de contact se fait par téléphone ou messagerie texte, ce qui peut parfois être moins intimidant. Si tu ressens le besoin d’exprimer tes préoccupations concernant un sujet particulier tel que la sexualité, les relations amicales ou amoureuses, ou encore tout autre domaine, n’hésite pas à entrer en contact avec eux. Explore les différentes façons d’obtenir de l’aide en consultant leur site Internet ! https://www.teljeunes.com/Tel-jeunes
- Jeunesse J’écoute : Tout comme Tel-Jeunes, Jeunesse J’écoute peut t’offrir un soutien par texto en textant le mot PARLER au 686868. Tu devras répondre à des questions générées automatiquement d’abord, mais un vrai intervenant prendra ensuite la relève pour discuter avec toi.
- Le centre de prévention du suicide du Québec (1-866-277-3553) : Si tu es confronté à des pensées sombres telles que l’idée de te faire du mal ou le suicide, des intervenants spécialisés pourront t’aider. Tu peux aussi appeler si tu as des inquiétudes pour un proche.
- 811 : Le 811 est un numéro facile à retenir et qui pourrait t’être bien utile. Tu es toujours perdu, tu ne sais pas à qui te référer et tu as besoin d’aide ? Compose le 811 et choisis l’option 2 ! Les intervenants qui répondent ont comme rôle de te guider et peuvent même intervenir en cas de crise.
Conseil d’une professionnelle
Si tu as besoin d’aide, mais que tu ne sais pas par où commencer, mon meilleur conseil serait d’aller vers une personne importante et de confiance pour toi. Ça peut être un professeur avec qui tu as un lien particulier, un coach, un surveillant…
Même si cette personne n’est pas un intervenant dans le domaine, elle connaît les ressources accessibles et saura te diriger. Ensuite, cela sera déjà beaucoup plus facile, car tu ne porteras plus le poids d’être seul avec tes difficultés. De plus, « demander de l’aide », ça ne fait pas seulement référence à consulter un psychologue.
Parfois, on a simplement besoin de vider son cœur auprès de quelqu’un en qui on a confiance, de se sentir compris par un ami, de prendre une pause, d’alléger une tâche, de recevoir un conseil ou un service… L’aide peut prendre toutes sortes de formes et ces dernières sont toutes valables. Et si tu n’as pas besoin d’aide en ce moment, n’hésite pas à tendre la main vers une personne importante pour toi en lui demandant comment elle va et en lui disant que tu es là, au besoin.
À propos de cet article
Les rédacteurs sont des futurs intervenants Catherine Meloche, Jacinthe Paré, Jérôme Thibeault qui ont récoltés les propos de jeunes du secondaire pour écrire leur article.
Ils ont été supervisé par Stéphanie Gagnon, psychoéducatrice.
Référence
Bernier, S., Biron, G., Brault, C., Desjardins, P., Palardy, Y. (2007). Cadre de pratique des psychologues exerçant en milieu scolaire. https://www.ordrepsy.qc.ca/documents/26707/63191/pratique-milieu-scolaire/5285b830-19be-40f3-8846-c97a87e8e1db#:~:text=Le%20psychologue%20scolaire%20s’engage,les%20plans%20personnel%20et%20social
